Faut bien le dire, il y a des moments
où il n’y a rien à faire, ça ne mord pas!
Le pire dans tout ça, c’est que vous
réalisez que ce n’est pas par manque de technique ou par l’utilisation du
mauvais leurre au mauvais moment, ou encore parce que vous vous êtes éloigné
des principes de base, au contraire, vous venez de réaliser qu’à l’endroit où
vous vous trouvez actuellement, il n’y a tout simplement pas de poisson! Même
un professionnel ne prendrait rien! (Je sais, un pro ne se serait pas arrêté là
où vous avez décidé de pêcher, mais quand même…)
Certains modérateurs sur différentes
plateformes de conversations prétendent même qu’un plan d’eau n’est productif
que sur environ 10 % de sa superficie. Selon mon expérience,
j’accorderais un relatif 25 % de superficie productive sur un plan d’eau,
mais pas plus!
Ce n’est pas pour rien qu’une bonne
préparation est essentielle, comme celle qui consiste à bien connaître le lac
ou la rivière où on ira taquiner le poisson. Le plus difficile à cerner, c’est
que certaines espèces très mobiles, comme le doré, étaient présentes hier,
justement, tient donc, à l’endroit où ça ne mord pas aujourd’hui!
On a donc affaire à ce que j’appelle
le CRPPM c'est-à-dire le coefficient relatif de pourcentage du poisson en
mouvement, ce qui complique encore plus la tâche! Bien sûr, je blague et je
délire un peu, même s’il y a du vrai dans ce que j’énonce! Ce serait drôlement
plus facile si on savait d’avance qu’un seul endroit permanent est productif! Mais
c’est ça l’art de la pêche, c’est aussi l’art de savoir où se situe le poisson!
Alors quand il n’y a rien à faire, on prend des photos, on admire la nature, on
communie avec elle en espérant voir une espèce d’oiseau rare ou un insecte qui
pourrait servir d’appât, on observe la berge à la loupe pour y trouver un
trésor et on prend plaisir à respirer tous les arômes des plantes qui nous
entourent! On s’asperge de chasse-moustique pour une troisième fois, on rajoute
une belle couche de crème solaire par-dessus, de la « 30 » bien
visqueuse et on espère qu’on ne reviendra pas bredouille malgré tout!
En passant, faites l’expérience de
mélanger crème solaire et chasse-moustique en même temps, faites-vous cuire un
peu au soleil (des deux côtés), longez le cours d’eau en vous accrochant dans
les branches et au retour, votre entourage vous dira que vous sentez la pêche
ou le poisson! À vous par la suite de raconter que vous avez pratiqué la remise
à l’eau et que c’est pour ça que vous ne ramenez pas de poisson! Ou de raconter
quelque chose d’original!
Quand ça ne mord pas, j'ai plus tendance à observer ce qui se passe autour de moi. J'y fais généralement de belles découvertes. |
Comme de prendre quelques bons clichés
dans le but de vous amuser à les trafiquer par la suite en plaçant votre visage
à la place de quelqu’un d’autre! C’est exactement ce que j’ai fait avec la
photo entête de ce texte! Quand ça ne mord pas, pourquoi ne pas se préparer à
faire une bonne blague qui prouvera que vous avez capturé un beau gros poisson!
(Porter différentes casquettes, lunettes, sous différents angles, vous
permettra de faire un meilleur montage par la suite!) Au retour de votre
journée ou de votre expédition, vous ne le regretterez pas car vous aurez
suffisamment de matériel pour vous rappeler de bons souvenirs! J’ai fais cette
photo avec http://www.faceinhole.com/ Prenez plaisir à vivre pleinement au moment
où vous êtes et vous aurez ainsi les idées plus claires pour vous concentrer et
trouver où se cache le poisson!
Comment ne pas s'émerveiller devant un aussi beau paysage! Cela fait partie du bonheur d'être à la pêche. |
« Mais où est le
poisson? » est sans doute la question qui revient le plus souvent les
jours de disettes! J’aimerais dire fatalement, quelques fois on attrape du
poisson et d’autres fois rien ne fonctionne… On connaît la panoplie d’excuses
très riches et originales des pêcheurs bredouilles, mais j’en viens à conclure
qu’il est plus sage de constater que les endroits qui n’ont pas donné de
résultats ne contenaient tout simplement pas de poisson. Où si votre sonar vous
jure qu’il y a de beaux spécimens sous l’embarcation et que vous n’avez eu
aucune touches, alors je m’incline et je n’ai pas la moindre idée de ce qui se
passe dans l’eau!
Rappelons la base : le poisson
recherche constamment sa zone de confort qui se décline avec les éléments suivant :
nourriture, oxygène et température. À
cette base se rajoute la pression barométrique, l’influence des marées (eh oui,
même sur un lac, avec l’influence de la lune), le vent, les fronts chauds et
froids, la période de fraie, le type de nourriture qui varie en fonction des
cycles de saisons, les meilleures heures où le poisson est actif, la marque de
moulinet que vous utilisez et la sorte de bière que vous buvez! Et j’en passe!
Mais le facteur le plus important demeure quand même le fait
que le meilleur moment pour pêcher (je n’ai pas dit pour prendre du poisson…)
se situe entre le lever et le coucher du soleil…les jours où vous avez le
privilège et le bonheur de pratiquer votre loisir préféré! Comment voulez-vous
réunir toutes les conditions gagnantes pour pêcher quand on réserve un séjour
dans une pourvoirie, quand c’est dans trois semaines qu’on vous accorde une
journée de congé, qu’on vous attribue un lac que vous ne connaissez pas le
matin même et que les pronostiques météos viennent de vous échanger un beau
soleil contre une première neige…
Alors voilà pourquoi je n’ai pas trop de difficultés à
accepter la bredouille, une journée en plein air, même quand les conditions
sont mauvaises, sans cravate, c’est toujours ça de gagné! Et puis ce contact
avec la nature m’est essentiel. Ça ne vaut pas la peine de revenir de la pêche
frustré et déçu parce que le « quota » n’est pas atteint. Quand ça ne
mord pas, il y a tellement plus à vivre et à découvrir tant sur soi que sur la
nature! Oui, je passe une belle journée, même quand ça ne mord pas!
Mais j’ai toujours une petite voix qui me souffle : « Mais il était où le poisson? »…
Daniel Lefaivre
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