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lundi 17 février 2014

La pêche à la grise au jig

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Ma première truite grise à vie, quelle sensation!


Il arrive quelquefois qu’on puisse vivre des moments de bonheur intenses. La vie est la plupart du temps un chemin parsemé d’embûches où il faut se battre quotidiennement pour trouver sa place au soleil! Et parfois arrive un moment de bonheur intense qui vous fait vivre des moments magiques. J’ai vécu récemment une journée de pêche que je classe dans la catégorie des événements dont on se souvient pour le reste de ses jours. Une journée magique, en quelque sorte! Pas seulement à cause du nombre de poissons qu’on a pêchés, mais parce que j’ai vécu une expérience hors du commun en pêchant le touladi avec un bon ami qui est guide de pêche professionnel.


Dans ce blogue sur la pêche, l’histoire débute lors d’une rencontre imprévue avec Thierry Rimbault qui représentait à ce moment une compagnie dans un des kiosques au salon du camping, chasse et pêche du printemps dernier. Heureux de nous retrouver, nous avons évoqué la célèbre expression « faudrait ben qu’on… », une sorte de vœu pieux qui résume les conversations des années passées à se dire qu’il faudrait bien qu’un jour on retourne ensemble à la pêche…

Et après quelques courriels, ce « faudrait ben qu’on » s’est transformé en « ça y est, c’est parti ! »

Nous voilà donc le 1er septembre 2103 sur le Lac-des-Piles, dans la magnifique région de la Mauricie, à tenter notre chance auprès de madame la truite grise qui, au dire des habitués du coin, était maussade et boudeuse ces temps-ci. Le temps lui, était de bonne humeur et ensoleillé, avec un peu de vent qui nous donnait la chair de poule en matinée, mais qui est venu nous rafraîchir durant l’après-midi.

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Thierry Rimbault avec une belle pièce!

Des cannes spécialement conçues pour la pêche au jig furent montées rapidement avec des leurres attractifs GulpAlive de Berkley  au dos jaune  de 3 pouces munis d’un jig de ¾ d’once. J’ai aussi expérimenté une dandinette Bucktail jig de 1 once qui a aussi donné des résultats intéressants, mais le jig de l’heure était vraiment celui monté avec un leurre attractif.


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Les leurres utilisés avec jig

Comme j’en étais à mes premières armes, j’ai écouté attentivement les quelques directives de mon guide. Il faut d’abord savoir que le touladi est un poisson qui mord avec beaucoup de parcimonie, c’est à peine si on sent quelque chose au bout de la canne. Fait cocasse, c’est Thierry, affairé à manipuler l’embarcation, à surveiller le sonar, à tenir sa propre canne et à s’occuper aussi de Serge, pêcheur chevronné, qui m’a avisé que je venais d’avoir une touche! Ben là, on aura tout vu!

— Quoi? Comment t’as fait pour voir ça? Lui demandai-je?
— J’ai vu l’extrémité de ta canne remonter légèrement, comme si tu perdais de la tension alors que ton leurre est toujours au fond de l’eau, tout ça  en une fraction de seconde…la truite a saisi le leurre en remontant, et cela a créé une petite différence au bout de ta canne, m’a-t-il répondu.
— Va falloir que je sois plus vigilant, je n’ai rien senti pantoute, lui ai-je répondu!

C’est alors que j’ai compris toute l’attention qu’on doit consacrer en surveillant sa canne.  Pêcher la grise exige une concentration de tous les instants et il n’y a pas que les hameçons qui doivent être bien aiguisés, les réflexes aussi!  D’ailleurs mon guide portait à son cou une lime qu’il a utilisée souvent durant notre journée.  C’est un petit truc qu’il m’a enseigné. Si la lime n’est pas facilement accessible, les pêcheurs auront tendance à négliger ce petit détail qui consiste à vérifier régulièrement la pointe de son hameçon. C’est décidé, à partir de maintenant, cordon au cou et lime en pendentif me serviront d’amulette pour chacune de mes sorties de pêche! J’ai découvert à quel point les ferrages sont plus convaincants. Je frotte légèrement la pointe sur l’ongle de mon pouce et si une ligne toute fine se creuse sur celui-ci, c’est que la pointe jouera son rôle à la perfection. Une égratignure sur un ongle est plus appropriée que de tenter de se piquer le bout du doigt, comme je faisais auparavant…
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La berge, des bateaux et un lac: le bonheur quoi!

J’ai même tenté d’aiguiser mes réflexes avec la lime au cou, mais je n’ai pas encore trouvé le bon outil! 
Blague à part, pour apprendre à ferrer, j’ai perdu quelques beaux spécimens! Rien de mieux que de pratiquer « live » : quand on ne veut plus rater son coup, on apprend vite! C’est un peu comme ça qu’on aiguise des réflexes! Le coude doit toujours être parallèle avec le manche de la canne et le plus près de celui-ci. Il ne faut pas non plus tenter de rattraper sa ligne si le courant l’emporte, c’est peine perdue. On doit toujours conserver une bonne position, coude collé au manche, la canne droit devant soi.  Cela peut paraître banal, mais c’est comme au golf ou en ski; la bonne technique est essentielle!  Mon guide me l’a répété à plusieurs reprises, comme quoi ce n’est pas évident d’assimiler les bonnes positions et de les maintenir! Les épaules doivent être bien parallèles au bord du bateau et l’avant-bras qui tient la canne doit être positionné à 90 degrés avec le torse.

Le ferrage est aussi une affaire de délicatesse. Oubliez la manière forte comme vous le faites avec l’achigan ou le doré. Pour la grise, subtilité et fermeté sont de mise. Le mouvement doit être ferme, mais court, puissant, mais avec de la retenue. La pratique exige une concentration de tous les instants et même la capacité d’anticiper la plus subtile des touches. Oubliez les bains de soleil en pêchant à la traine au downriger! La pêche à la grise au jig va aiguiser votre pouvoir de concentration!

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Mon guide Thierry préparant les filets pour le shore lunch.


Mon guide m’a aussi raconté que cette espèce se nourrit principalement de crustacés, contrairement à d’autres plans d’eau où le régime du poisson est concentré vers le cisco et l’éperlan, ce qui en fait une chair apparemment moins savoureuse. En tout cas, j’ai pu savourer ce poisson en shore lunch de luxe, c’est-à-dire directement chez mon guide! Ce fut un délice! Quel bonheur de prendre une pause en mangeant le poisson qu’on vient tout juste de pêcher! Quel joie aussi de savoir que la pêche n’est pas finie et qu’il nous reste encore une bonne partie de la journée pour aller taquiner ce magnifique poisson!


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Quoi de plus appétissant qu'une chaire orange, presque rouge!

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Le "cook" à l'oeuvre laissant la canne pour manipuler les spatules!
Pour conserver toute la fraîcheur, Thierry préfère laisser le poisson dans le vivier, mais avec de la glace. Comme le Touladi évolue dans sa zone de confort qui se situe autour de 9°C il est impensable de croire qu’il restera vivant longtemps dans un vivier qui s’alimente avec l’eau de surface qui est beaucoup plus chaude. Le poisson se détériorera ainsi trop rapidement. Vive la glace pour préserver toute la fraîcheur.


Thierry Rimbault est aussi maître dans l’art de trouver le poisson.  C’est la portion la plus difficile de cette pêche. En fait, il faut partir à la chasse et circuler dans toutes les fosses en ayant les yeux rivés sur le sonar. C’est une chose de posséder un sonar, c’en est une autre de savoir l’exploiter au maximum. J’ai appris beaucoup en observant ce pro qui donne même des cours sur l’utilisation d’un sonar, cette pièce d’équipement devenue essentielle aujourd’hui.

Quel plaisir de l’entendre dire « non, ici ils sont au repos, tu vois, légèrement en suspension, ils vont bouder nos offrandes… » Mais encore plus agréable quand il nous annonce « ça y est, ici il y en a qui ont faim! … » C’est le genre de truc qu’un pro est en mesure de lire sur un sonar…

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Le rédacteur-pêcheur avec une autre belle prise.
Si mon ami Thierry a beaucoup de talent pour la pêche — je m’en sors pas mal humblement, moi aussi —, j’ai de plus la capacité de jouer la comédie tel un grand acteur… Alors quand gros monsieur Ponton est passé près de nous pour s’enquérir de notre pointage final, je sentais qu’il avait besoin de réconfort!

Après je ne sais plus combien de photos et de remises à l’eau, je sentais qu’il valait mieux taire notre succès!

— Pour vous non plus, le poisson n’est pas au rendez-vous? Nous demande-t-il?
— Non, pas de poisson, pas même une touche…
— Cette brise est trop forte et puis y a trop de vagues…
— Ben ché pas pourquoi, mais ça mord pas pantoute, lui dis-je d’un ton découragé, en rajoutant, surtout par ici, c’est nul à chier! 

Je n’allais pas le froisser en bombant le torse pour lui dire que nous étions en train de faire une pêche géniale, quand même!...

Je pense souvent à cette journée magique du 1er septembre 2013 (dernière journée permise dans la zone, d’ailleurs) et je songe déjà à la façon dont je pourrais réinventer une aussi belle journée!



J'ai eu aussi beaucoup d'intérêt à visionner un épisode de Pêche en ligne avec Daniel Leclair, sixième saison, disque 2, intitulé "Dandiner en profondeur" pour la truite grise. Vous serez à même de comprendre et apprécier la technique utilisée par les pêcheurs. À voir absolument.




Un guide original

Thierry est un guide original en ce sens qu’il vous offre même la possibilité de vous guider sur votre plan d’eau préféré, lac ou rivière (réservation de deux jours minimum). Sa vaste expérience lui permet d’étudier et de prospecter rapidement un plan d’eau tout en vous promettant de passer une journée exceptionnelle.  Vous ne verrez plus jamais votre lac de la même manière par la suite et vous aurez le loisir de retourner plus tard dans les bons spots qu’il vous aura fait découvrir! (Rayon de 130 km avec supplément pour distance excédentaire.)

De plus, il peut vous guider au lac Mégantic qu’il connaît comme le fond de sa poche (de fin avril à fin mai, 2 jours minimum, hébergement disponible sur demande). Truite grise, ouananiche, arc-en-ciel et quelques brunes font partie des espèces convoitées.

Nous connaissons tous la Baie de Quinte en Ontario pour en avoir entendu parler dans les magazines ou dans différentes émissions de pêche (je n’y suis pas encore allé), réputée pour ses dorés et des malachigans géants. Thierry vous propose de vous guider à cet endroit de rêve! (Trois jours minimum, logement assuré à Merland Park à vos frais dans des chalets, d’octobre à décembre, réservation au moins deux mois à l’avance.)


Thierry Rimbault, guide de pêche multi-espèces avec des beaux spécimens.

Biologiste de formation et spécialiste en élevage, Thierry est une sorte d’épicurien de la pêche. Sensible envers l’environnement, soucieux de préserver la nature, il prône la remise à l’eau et la pêche responsable. Pêcher juste assez de poisson pour en consommer et le reste sera immortalisé en photos avant la remise à l’eau, fait partie de sa philosophie. Notre guide sélectionne d’ailleurs ses clients, sachant qu’une journée sur l’eau peut s’avérer « malheureuse » si  les clients ne partagent pas les mêmes valeurs, anecdotes à l’appui!

Alors les pêcheurs qui font partie de la catégorie « un pickup pour monter la bière, un truck pour monter les gars, le pickup de la bière pour ramener le poisson »…-prière de s’abstenir!

La personnalité attachante, calme et discrète de Thierry Rimbault lui a aussi valu la confiance de plusieurs personnalités publiques (politiques, sportives, spectacles) qui ont recours à ses services et qui lui confère un statut particulier dans le monde des guides de pêche.

Daniel Lefaivre     ><(({°>