Combien de bonnes anecdotes j’ai pu entendre en croisant des
pêcheurs! Combien de fois me suis-je émerveillé à entende des histoires vraies,
mais invraisemblables! Le genre d’aventures qui n’arrivent qu’une fois dans une
vie! Encore la semaine dernière un prénommé Jean-Marc qui en a profité pour me
montrer des photos d’un maskinongé d’une quarantaine de livres pris dans la
rivière des Mille-Îles en pêchant l’achigan avec un petit Rapala, me racontait
qu’en ratant son lancer à la mouche, il a capturé un achigan de quatre livres! La mouche est allée se déposer loin derrière
le pêcheur, juste au bord, dans un pied d’eau! Devinez la suite, croyant que sa mouche venait de se planter solidement
dans une planche du quai, il a récupéré
délicatement sa soie jusqu'à ce qu’il réalise que la planche du quai était
vivante et s’enfonçait à toute vitesse sous les flotteurs! « Le lancer
raté le plus impressionnant de ma carrière de moucheur! » m’a-t-il
précisé.
Toujours sous le chapitre des plus folles histoires de pêche, me vient souvent en souvenir une pêche
aux brochets inattendue avec mon frère André, oui oui, celui des miracles de l’Oratoire!
Car on l’appelle comme ça, mon frère, le Frère André! Alors que tout le
matériel était bien installé dans la chaloupe aux quatorze très petits pieds,
un vilain doute venait de m’envahir; devrions-nous aller sur le lac par un
temps pareil avec des vagues qui venaient de s’intensifier? Le vent soudain
approchait les 70 km/h et le ciel n’annonçait rien de bien encourageant. J’ai donc dû prendre une grande décision qui
allait sans doute décourager mon invité, mais en tant que capitaine du navire,
je me voyais mal crier « les femmes et les enfants d’abord » en
situation d’urgence!
J’ai donc annoncé la mauvaise nouvelle à mon frère en lui
disant qu’avec un temps pareil, il nous serait impossible de pêcher, de toute
façon. Au lieu d’être catastrophé par ma
décision, il jubilait et allait justement me proposer de remettre notre partie
de pêche à un autre week-end. Il avait
compris qu’il aurait été très imprudent de s’aventurer sur un lac qui était de
mauvaises humeurs, voire même en colère!
Alors je lui ai proposé de tenter notre chance juste à côté
de l’embarcation, directement sur le quai, en toute sécurité. Même si nous
avions du mal à rester en équilibre sur le quai principal qui se faisait
chalouper par les vagues, les divers embranchements au quai principal, eux, créaient
une accalmie réconfortante. On pouvait même y voir les algues qui tanguaient au
gré du courant. Alors nous n’avions qu’à faire quelques lancers entre les quais,
juste pour s’amuser! Juste pour se donner l’impression que la journée
n’était pas perdue complètement.
Comme quoi le ridicule ne tue pas puisque nous étions quelque gênés de savoir qu’on pouvait nous observer pêchant à côté de notre embarcation! Après tout, pêcher sur un quai, c’est pour les enfants!
Quel souvenir! Onze brochets de belles tailles ont répondu à
l’appel en moins de deux heures de pêche! De l’action sans arrêt si on calcule
tous les poissons mal ferrés qui se sont enfuis par la porte arrière en se
réfugiant sous les quais ou en cherchant à nous déjouer en se faufilant dans
les câbles! Un scénario impensable, une sortie à l’eau qui se transforme en
pêche miraculeuse!
Quelle journée! Un ami de la pourvoirie nous a même gentiment
proposé de nous faire quelques beaux filets de brochets. Et un retour à la
maison en pleine forme, surtout pas épuisés, quelques heures de pêche sur un
quai n’est jamais aussi éreintant qu’une grosse journée en chaloupe!
Depuis ce temps, je ne peux m’empêcher de faire quelques
lancers avant et après chaque sortie de pêche quand je me retrouve sur un quai! On ne sait jamais!
Et puis tant pis pour ceux qui croient que pêcher sur un
quai, c’est pour les enfants!
Daniel Lefaivre
Blogue de pêche ><(({°>
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