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vendredi 15 août 2014

Les 10 erreurs les plus fréquentes à la pêche

J’ai un petit dilemme : en tant que rédacteur-pêcheur sur ce blogue de pêche, ou bien je garde certains commentaires pour moi tout en continuant mes activités de pêche au Québec,  ou bien je vous révèle les 10 erreurs les plus communes que j’ai pu observer chez les pêcheurs.  Basées sur mon expérience avec mes échecs et mes succès de pêche, ces admonitions, puisque notre passion revêt un petit côté ecclésiastique, feront office d’initiation aux meilleures pratiques! Les voici donc :

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Ne pas tenir fermement sa canne fait partie
 des erreurs fréquentes à la pêche.
1. Ne pas tenir sa canne à pêche

Cela peut paraître anodin, mais une canne laissée sur un support, tant sur la rive que dans une embarcation, sans surveillance, est une des erreurs les plus fréquentes à la pêche.  Comment voulez-vous sentir la moindre secousse si votre canne n’est pas directement reliée à votre système nerveux central en ne tenant pas votre canne dans vos mains? Et c’est là toute la différence.  Sur un support laissé sur la berge, vous pourrez voir l’extrémité de votre canne s’agiter s’il s’agit d’une touche franche. Mais avec le temps qu’il vous faudra pour saisir votre canne et ferrer il sera peut-être trop tard! C’est aussi vrai pour la pêche à la traine, le support à canne est amplement utilisé pour cette technique et à part les attaques directes et foudroyantes où le poisson se ferre pratiquement lui-même, vous ne pourrez sentir toutes les subtilités d’un poisson qui a juste flairé votre leurre et qui vous avisera lui-même qu’il vaut mieux d’être en état d’alerte, votre canne bien serrée entre vos mains!  Bien sûr vous pouvez prendre quelques pauses en ne quittant pas votre canne du regard, mais faites-en l’expérience, vous verrez comment il est primordial de tenir sa canne! Vous augmenterez votre pourcentage d’efficacité! À moins que la pêche ne soit qu’un prétexte pour vous relaxer et pourquoi pas, pour piquer une petite sieste, ou pour vous détendre en admirant la nature, ce qui est votre droit le plus légitime, tentez l’expérience. Allez, saisissez votre canne entre vos mains et vibrez!

2. Utiliser des leurres trop gros

Même pour le maskinongé, vous n’êtes pas obligé d’utiliser des leurres surdimensionnés! D’ailleurs un des records du monde à ce sujet, est un muski de 54 livres pêché avec un Rapala de 4 pouces en 1967! Ne perdez pas de vue non plus qu’on pêche des saumons avec des mouches montées sur des hameçons minuscules! Je ne peux m’empêcher de penser que certains pêcheurs font peur à certaines espèces de poissons en voyant la dimension parfois exagérée des leurres qu’ils utilisent. Il existe des grandeurs de leurres quasi universelles, comme la catégorie des Mepps no 3 , des  Williams Wabler  et différents formats de spinnerbait qui peuvent faire une grande différence par leur pouvoir d’attraction, et ce, même auprès des gros spécimens. Pierre Masson, un vrai spécialiste du musky nous mentionne d’ailleurs … « N’importe qui peut descendre sous le pont de l’Île-aux-Tourtes et sortir un bétail de 40 lb avec une Daredevil. » 
Comme quoi il faut bien prendre soin de ne pas utiliser inutilement des leurres trop gros!


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(Crédit photo: Québec à vol d’oiseau) Pour découvrir les meilleurs endroits de pêche, je vous invite à découvrir lecamp.tv  une mine d’or sur la pêche avec des images à couper le souffle!  Sur la photo, afin d’illustrer de façon humoristique l’utilisation de leurre trop gros, Dany Bacon, directeur de la réserve faunique de Port-Cartier - Sept-Îles « Le pays de la démesure » http://www.sepaq.com/rf/spc/  et José Boily, animateur de Québec à vold’oiseau blaguant lors du tournage d’une émission.


3. Mal évaluer les bons « spots »

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Où croyez-vous que vous aurez plus de succès de pêche
entre une rive parfaite (gauche) et une rive accidentée (droite) ?
J’ai vu des gens pêcher à partir de la berge à un endroit idéal pour passer une belle journée, avec table de pique-nique et beaucoup d’espace pour effectuer de beaux lancers,  le genre de spot trop beau pour être vrai! Il s’agissait ni plus ni moins d’une plage! Avec une dénivellation lente et sécuritaire pour s’y baigner! Croyez-vous vraiment que le poisson va adopter ce genre d’endroit? Sans végétation pour s’y réfugier, sans roches ni troncs d’arbres, bref sans aucun obstacle lui permettant de se cacher?  C’est le genre d’emplacement où il est impossible pour un prédateur d’être à l’affût. S’il n’y a qu’un fond de sable et des rayons du soleil qui peuvent pénétrer en profondeur, baignez-vous! Vous avez alors trouvé la plage idéale! N’hésitez pas à choisir des endroits difficiles d’accès, et ce, autant à partir de la berge qu’en bateau.  Généralement, si vous pensez d’emblée perdre vos leurres rapidement à cet endroit, vous êtes probablement à la bonne place! Dites-vous que le poisson fréquente toujours des zones accidentées qui font sacrer les pêcheurs. Et pour rajouter à la difficulté, si vous y percevez un courant, vous êtes à la bonne place!

4. Ne pas connaître le plan d’eau

Une bonne préparation sera toujours adéquate pour une expédition de pêche réussie. Bien connaître l’endroit où vous pêcherez vous permettra de vous concentrer dans les zones pré identifié sur une carte halieutique ou géobathymétrique par exemple. Il est toujours plus facile de savoir qu’à cette rencontre du lac et de la décharge, il y a une fausse, tout juste à gauche qui est fortement oxygénée, à titre d’exemple, fréquentée par le poisson-fourrage.  Rien ne vous empêche aussi de prendre quelques précieuses minutes pour poser des questions aux gens qui connaissent le plan d’eau.  Ce temps consacré à discuter m’a valu de belles expériences et j’ai obtenu d’excellents conseils que j’ai pu mettre en pratique.  C’est souvent en jasant avec les gens qu’on m’a déjà mentionné que la veille, untel venait de perdre une grosse prise. J’ai ainsi pu savoir à quel endroit l’aventure avait été vécue, non pas pour tenter ma chance à pêcher un record, mais cela m’a permis de valider un endroit qui était productif sur le plan d’eau. J’ai déjà mentionné dans mon article qui traite de l’instinct et qui s’intitule « Comment développer l’instinct du pêcheur », qu’il ne vous viendrait pas à l’idée de pénétrer dans n’importe quelle forêt, avec n’importe qu’elle arme et vous disant que vous allez chasser ce qui va passer mais c’est ce que font certains pêcheurs, ils ne savent pas trop où il pêche ni ce qu’ils ont l’intention de pêcher…

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Une bonne préparation sera toujours adéquate pour une expédition de pêche réussie.
5. Ne pas connaître l’espèce convoitée

Bien connaître les habitudes de l’espèce de poisson convoitée fera partie de vos chances de succès. Connaître ses habitudes alimentaires, ses zones de confort, son alimentation vous permettra de chasser en connaissance de cause.  Par exemple, en début juin, un guide avait remarqué que je tentais ma chance pour l’arc-en-ciel avec un micro jig jaune chartreuse. Il m’a  fait remarquer que le cycle de développement des insectes à ce temps de l’année, faisait en sorte que beaucoup de larves en éclosion étaient de couleur foncée, principalement noire. Il m’a conseillé le même type de leurre mais foncé. Et j’ai testé! Résultat : aucune touche après 30 minutes avec la chartreuse et un ferrage quasi instantané dès le premier lancer avec le leurre foncé! Comme quoi j’ai intérêt à bien connaître les habitudes alimentaires de l’arc-en-ciel!

 6. Ne pas être à l’écoute de la nature

Un tourbillon au loin, une chasse à toute vitesse juste sous vos pieds, le type d’insecte qui frétille à la surface, osez faire un lancer directement dans le tourbillon, des éperlans qui sautent en banc par panique, voilà autant d’éléments et d’indices pour lesquels il faut porter attention. Et comment faire? En observant la nature, en étant attentif à tout ce qui se passe dans ce milieu tellement vivant qu’est un lac ou une rivière. Rester concentrer sur l’écoute de la nature et ne pas se faire distraire est un des secrets des champions de tournois.

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C'est en observant la nature que j'ai capturé cet achigan qui faisait fuir un banc de menés.


7. Ne jamais changer d’endroit

Vous avez tendance à rester au même endroit? Vous êtes confortablement installé et même si ça ne mord pas vous n’avez pas tendance à quitter? Certains m’ont même glissé à l’oreille, « si je quitte je perds ma place » et j’ai aussitôt répliqué « Moi, ça ne me dérange pas de céder un spot qui n’est pas productif! »… Il n’y a pas de mesure précise du temps, mais en général, si après 30 minutes (j’en connais qui s’impatiente après 5 minutes…) vous n’avez pas eu de résultat, il serait bien d’observer votre plan d’eau et de revoir votre stratégie en vous déplaçant. Évaluez à nouveau les zones identifiées sur votre carte, observez mieux votre environnement, n’y a-t-il pas derrière cet arbre tombé un congrès d’achigans sous ces branches? Et si vous vous déplaciez d’un point à un autre en pêchant à la traine les yeux rivés sur votre sonar? Il y a de meilleures chances pour que vous ne regrettiez pas votre déplacement! 

8. Mal évaluer sa stratégie de pêche

Trop souvent les pêcheurs surestiment leurs stratégies de pêche. Et quand je parle de « stratégie », j’exagère beaucoup! En fait, la plupart des pêcheurs ordinaires pêchent toujours de la même façon, avec les mêmes leurres, en agissant par habitude et sans stratégie. Je vous suggère de débuter votre pêche avec vos techniques habituelles et d’expérimenter au moins une nouvelle approche ou une nouvelle technique dans le but de vous inciter à vous renouveler. Il y a tellement d’articles sur la pêche sur le web, dans les blogues et les magazines spécialisés qu’il est pratiquement impossible de ne pas apprendre continuellement de nouvelles techniques et approches, sans compter toute la panoplie de nouveautés qui arrivent sur le marché.  Voyez la logique : un jour vous avez utilisé pour la première fois un leurre et une technique appropriés pour le moment et vous avez eu du succès. Donc il y a un début à tout! Le problème, c’est que depuis ce temps, vous n’avez pas suivi, appelons ça, « un programme de formation continue ! » Et depuis ce temps donc, vous avez développé des habitudes qui sont si profondément ancrées que votre façon de pêcher se limite à…toujours la même chose! N’ayez pas peur de vivre le changement, le résultat peut vous surprendre! Tiens, pendant qu’on y est, pourquoi ne pas découvrir le Curly Tail de quatre pouces de couleur rose gomme balloune? C’est une nouveauté 2014 qui peut être utilisée pour bon nombre d’espèces.  Vous serez peut-être très surpris!

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Le Curly Tail de Mister Twister Rose Néon de 4"fera-t-il désormais partie de votre arsenal?

9. Ne pas être ouvert aux nouveautés

Un même leurre peut être utilisé de tellement de façons! N’hésitez pas à faire preuve de créativité, tout en vous inspirant de ce que vous voyez dans les différents vidéos en ligne. Par exemple, c’est en visionnant des vidéos sur Internet que j’ai réalisé qu’on peut utiliser un jig relié par un bas de ligne à une cuillère! Il faut essayer ça!  Vous pêchez à la traine toujours à la même vitesse depuis des années? Je sais, je vous vois passer devant moi depuis des années! N’hésitez pas à augmenter la cadence même par temps chaud et à ralentir votre vitesse en eau peu profonde, ça c’est une nouveauté pour plusieurs!  Le flotteur coulissant, le Slow Death, l’utilisation d’un marcheur de fond, voilà autant de nouveautés à découvrir! 

10. Ne pas écouter les conseils des autres! 

C’est ça, vous allez dire que l’auteur est cohérent avec ce qu’il vient dire! Si vous n’écoutez pas mes conseils, prenez en compte au moins le dixième!
Il y a certainement dans votre entourage quelques pêcheurs experts qui pourraient vous prodiguer de précieux conseils, mais il vous arrive de ne pas en tenir compte? Pourtant cela ferait toute la différence. Il faut savoir écouter pour obtenir du succès! Quand vous allez en pourvoirie, n’importe où au Québec, retenez quelque peu votre fébrilité à l’idée de partir pêcher le plus vite possible.  Un truc que j’ai développé au fil du temps, est qu’une fois prêt à partir, les lignes montées, le matériel bien en place dans l’embarcation, j’en profite pour prendre quelques photos de la berge et faire un brin de causette avec les gens de la place. Je me précipite rarement, laissant même partir les autres pêcheurs prendre de l’avance. Vous ne pouvez pas imaginer les trésors d’information que j’ai pu glaner ici et là, augmentant mes succès de pêche de façon notable!

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C'est en écoutant les précieux conseils de Roger Gladu que j'ai augmenté mes succès de pêche au Lac Saint-Pierre.

Daniel Lefaivre   <*((((>{

mardi 29 juillet 2014

Pour moi, c’t’un gros buck!

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Nous avions pris plus d’une heure pour gonfler notre embarcation pneumatique. Des difficultés techniques nous obligèrent à sacrifier notre précieux temps de pêche pour venir à bout d'une valve brisée. Cela était d'autant plus dramatique que nous allions tenter notre chance dans une étroite rivière où nous aurions pu nous adonner à notre sport en pêchant à gué, n’eussent été ces foutus herbes et buissons qui poussaient à hauteur d’homme et qui continuaient de croître très loin dans l’eau. Une fois réparée, notre grosse Bertha, comme mon frère l’avait baptisée, était à l’eau, attachée aux buissons par des cordages.

Nous avions remarqué que le poids du bateau avait considérablement écrasé la végétation, laissant comme l’empreinte d'un vaisseau spatial qui se serait posé sur l’herbe folle.

Nous étions installés sur les flotteurs de notre embarcation, presque adossés aux buissons, quand nous avons surpris une conversation :

— Eh! Le beau-frère, viens voir ça! Qu’est-ce qui a pu taper l’herbe comme ça?

— Ho là là! dit l’autre. Ça, mon gars, c’est un orignal qui est venu passer la nuit ici.
— T’es certain, papa? demanda une fillette.

Elle avait une toute petite voix et le ton qu’elle utilisait semblait démontrer qu’elle en connaissait plus sur la nature que son citadin de papa.

— Bien sûr, pour moi, c’t’un gros buck! Regarde comme il faut, on va voir des traces ou des pistes...

La fillette ne semblait pas convaincue pour autant.

— T’es bien sûr, papa? Me semble qu’un orignal, même étendu de tout son long, ne fait pas cinq mètres de long et deux mètres de largeur, avec les coins arrondis...

— Ça, ma fille c’est l’orignal, c’est le buck qui dort en petite boule comme un chien et qui se déploie durant son sommeil, dit le père en cherchant des pistes fraîches.

— Mais où est-ce que t’as appris ça, le beau-frère? Demanda l’autre. Me semble que t’exagères.
Ta fille a raison, tu trouves pas que la végétation est écrasée de façon un peu trop… précise?

— Vous connaissez rien aux animaux sauvages. La preuve est là, devant vous, et c’est pas suffisant? Je vous dis que du foin tapé comme ça, y a qu’un orignal pour faire ça... et puis il a beau manger couché avec toutes ces herbes... Je vais finir par trouver des crottes… Tiens, venez voir, là... 

— Où ça?

— Juste là, c'est quoi ça? Hein! Des traces d’orignal toutes fraîches...

— Je vois rien, répliqua l’autre, absolument rien...

La fillette s’était rapprochée du cours d’eau, empruntant l’étroit sentier que nous venions de former pour y déposer notre embarcation. Elle nous aperçut et nous communiqua son air moqueur.

— Regarde bien ici, quand l’herbe est cassée de cette façon, y a pas de doute, fais-moi confiance... disait toujours le beau-frère.

— Eh! papa, viens voir, l’orignal est dans l’eau!

— Tu vois ce que je te disais, lança le beau-frère, heureux de ses expectatives... Mais attention, ma fille, c’est dangereux, ça mord un buck, ne t’approche pas trop!

Quand le type allongea la tête et qu’il nous aperçut, bien installés dans notre grosse Bertha jaune, il comprit instantanément ce qui était maintenant la cause des herbes ainsi couchées. Il comprit aussi que nous n’avions pas manqué la moindre de ses paroles… Il chuchota, comme pour se convaincre lui-même :

— Ah! C’est très drôle… pourtant…

La fillette et son oncle rirent à s’en rouler par terre. Elle nous demanda, en regardant son père :


— eh! Messieurs, vous n’auriez pas vu passer un orignal, par hasard?...


><((((º> ·° ºoO 
Daniel Lefaivre
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